Un avion de ligne désigne un appareil servant à transporter des passagers à des fins commerciales. Il est équipé de turbopropulseurs s’il est utilisé en court-courrier ou comme avion de transport régional. En moyen et long-courrier, il est propulsé par des réacteurs. A ce jour, aucun avion électrique n’est adapté aux vols commerciaux, doit-on en conclure que ce n’est pas envisageable ni réaliste ?
Qui sont les précurseurs de l’avion électrique ?
En 2019, près de Vancouver, la compagnie canadienne Harbour Air a pu faire voler pendant une quinzaine de minutes, un appareil de sa flotte, un Beaver DHC-2 de Havilland, avec à son bord 6 passagers. C’est une grande première dans l’histoire de l’aviation tout électrique. Harbour Air envisage d’électrifier toute sa flotte composée de 42 appareils, majoritairement des hydravions, d’ici 2022. Actuellement, cette compagnie transporte 500 000 passagers annuellement le long de la côte du Pacifique, en Colombie britannique. Un des défis majeurs de l’aviation est la réduction de 50% des émissions de C02 d’ici 2050. Il ne faut pas se leurrer pour autant, car l’empreinte carbone d’un avion électrique n’est pas nulle. Easy Jet se mobilise avec une start-up américaine Wright Electric pour relever le défi. D’ici 2030, ils projettent de faire voler le Wright 1, avion de ligne court-courrier, entièrement électrique, ayant une autonomie de 540 kilomètres et pouvant transporter 200 passagers. Les batteries du Wright 1 seront sous ses ailes et sous les sièges des passagers. La start-up valaisienne H55 a conçu un biplace entièrement électrique destiné aux écoles de pilotage et dont la certification est attendue pour fin 2021.Des compagnies d’avion-taxi telles que Airbus et Uber sont également intéressées par la propulsion électrique car la demande est bel et bien là. Les consommateurs veulent des solutions propres pour les transports urbains de courte distance. Les premiers appareils pour cette niche de clientèle sont attendus pour début 2025.
Quels sont les principaux freins de l’avion de ligne électrique ?
Le poids et la puissance insuffisante des actuelles batteries sont les principaux problèmes à résoudre. A titre de comparaison, un A-320 transportant 150 passagers a un poids de 70 tonnes au décollage, kérosène compris alors qu’avec des batteries, il serait à 150 tonnes. Par ailleurs, le problème écologique des batteries est un point non négligeable. En effet, l’extraction des métaux rares utiles pour sa fabrication est très polluante. Une évolution rapide de la technologie devrait apporter une solution car une étude pour l’utilisation des batteries au lithium ion est en cours avec la société Safran Electrical & Power. L’obtention de la certification des différents appareils électriques est un des défis à relever également car les compagnies sont véritablement conscientes des enjeux de la sécurité aérienne. Pour des appareils électriques court-courrier, il faut attendre au moins deux ans pour obtenir cette certification. Des solutions alternatives comme des avions hybrides électriques sont également à l’étude. Des compagnies comme Airbus, en partenariat avec Rolls Royce et Siemens, ont développé le E-FAN X à propulsion hybride. Les premiers vols sont prévus en cette année 2020. La start-up américaine Zenum Aero, soutenue par Boeing et JetBlue Airways, étudie le projet d’un avion 12 places, avec une technologie hybride avec une autonomie pour 1100kms.
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